LU DANS LA PRESSE

Posté par admin le Mercredi 30-04-2014

Fouad Chehat, Directeur Général de l’INRAA :
‘’La sécurité alimentaire est une question stratégique’’

«La sécurité alimentaire est une question éminemment stratégique pour l’avenir de la nation, au même titre que l’autosuffisance alimentaire, qui constitue une dimension importante de la souveraineté nationale ». C’est ce qu’a estimé, hier, le directeur général de l’Institut national algérien de recherche agronomique (INRAA), Fouad Chehat, qui a précisé qu’une stratégie « cohérente » en matière de sécurité alimentaire est mise en œuvre à travers l’intensification de la production agricole pour arriver, à terme, à l’autosuffisance, notamment dans la production de semences.

S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, M. Chehat a noté que l’Algérie reste fortement dépendante du marché international pour les céréales, légumes secs et poudre de lait, mais l’Etat adopte depuis 2007 une stratégie cohérente visant, d’une part, une intensification de la production agricole, et d’autre part, le développement des zones rurales en vue de la fixation des populations. Appelé à s’exprimer sur les derniers développements qu’a connu le secteur de l’agriculture, des années 90 à ce jour, le directeur général de l’Institut national de recherche agronomique a été amené à reconnaître la dépendance « totale » du pays pour ce qui concerne les semences maraichères.

M. Chahat a aussi admis qu’il en est de même pour ce qui concerne celle de la pomme de terre, « sur laquelle des efforts ont été faits, mais qui restent insuffisants. A ce propos, l’invité a précisé qu’entre 80.000 à 100.000 tonnes de semences de pomme de terre continuent à être importées chaque année, « alors que nous sommes capables d’assurer une autosuffisance sur ce plan».

Le DG de l’INRA qui s’est exprimé sur les rendements agricoles « qui ne répondent aux besoins nationaux « qu’à hauteur de 70% », le reste étant comblé par les importations, a estimé que les déficits concernent des filières stratégiques à l’exemple des céréales, lait et légumes secs. Il admet, là aussi, que l’Algérie reste fortement dépendante du marché international pour ses besoins en produits de base « d’où l’impérieuse nécessité, a-t-il dit, d’intensifier la production agricole dans toutes les zones favorables, en continuant à promouvoir le monde rural ».

Quoiqu’il admette que certains rendements agricoles se sont améliorés, «notamment pour ce qui concerne les produits céréaliers », M. Chahat reconnaîtra que des efforts restent encore en deçà des attentes et qu’il devient urgent de développer la recherche scientifique au bénéfice du secteur de l’agriculture. Evoquant les mesures visant à l’intensification de la production et l’amélioration des rendements, M. Chehat a cité les investissements importants dans le développement des surfaces irriguées, l’usage des fertilisants chimiques et organiques, le soutien à la mécanisation, et dans l’amélioration de la qualité des semences. Sur ce dernier point, il a tenu à souligner que le secteur ambitionne de parvenir, à terme, à une autosuffisance dans le domaine de la production de semences. Le DG de l’INRAA a soutenu qu’en sus de la surface agricole estimée à 8,5 millions d’hectares, il est possible pour l’Algérie de récupérer plus de terres en valorisant chaque année 500.000 à 600.000 ha. Il a indiqué que des efforts restent à faire pour réduire les superficies laissées en jachère (3 millions d’hectares).

Interrogé à propos de la production céréalière, oscillant ces dernières année entre 40 et 50 millions de quintaux, M. Chehat a estimé qu’elle peut aisément être doublée, en recourant à une irrigation complémentaire et une utilisation plus judicieuse des fertilisants. Selon lui, en dépit de remarquables progrès, la production laitière demeure faible au regard des besoins exprimés, une amélioration des rendements est conditionnée par le développement de cultures fourragères ».

Salima Ettouahria
In El Moudjahid