Béjaïa : Vers le classement du massif forestier d’Akfadou en aire protégée
Posté par admin le 23-11-2025Le classement en aire protégée du massif forestier de l’Akfadou, s’étendant sur une superficie globale de plus de 25.000 hectares entre les wilayas de Béjaïa et de Tizi-Ouzou, « est en voie de concrétisation », a-t-on appris, mercredi, auprès de la Conservation locale des forêts.
Les services de la conservation ont indiqué à l’APS que la commission de wilaya des aires protégées avait procédé, il y a une semaine, à l’approbation de l’étude réalisée par le bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER), relative au classement de la partie Est du massif d’Akfadou relevant de la wilaya de Béjaïa et qui s’étend sur 13.700 ha. Le classement en aire protégée contribue principalement à la protection de la diversité faunistique et floristique de la forêt d’Akfadou, ainsi que la préservation de son riche potentiel patrimonial, culturel et historique, ajoutent les mêmes services. A Béjaïa, le massif forestier d’Akfadou, dont l’étude de classement a été financée par l’Assemblée populaire de wilaya à hauteur 5,5 millions DA, est situé entre 8 communes, notamment Akfadou, Adekar, Tifra, Chemini, Souk Oufella, Aouzellaguen, Taourirt Ighil et Tibane.
Il est constitué d’une zone centrale de 1.142 ha, une zone tampon de 3.494 ha et une zone de transition qui s’étend sur 9.112 ha, a précisé le BNEDER lors d’une réunion, hier mardi, avec les présidents des communes concernées et le mouvement associatif. La représentante du bureau d’étude, Chikirou Fatiha, a indiqué que le classement en aire protégée de cette forêt permettra de « préserver ses fonctions écologiques essentielles et de garantir la pérennité de ses espèces rares ou menacées et de maintenir l’intégrité de ses habitats ».
Elle a souligné que la nécessité de cette action s’imposait également en raison de sa « valeur patrimoniale considérable, renforcée par son intérêt historique et culturel ». Le massif d’Akfadou Abritait le poste de commandement (PC) de la Wilaya III Historique et renferme aussi un potentiel archéologique inestimable. Le classement de la forêt d’Akfadou constitue « une mesure stratégique » pour allier à la fois la conservation de la biodiversité, la valorisation durable et la transmission de ce patrimoine aux générations futures, a-t-elle estimé.
Mme Chikirou a tenu également à souligner, lors de la présentation de l’étude, l’importance de l’implication des comités des villages et la société civile dans la préservation de cette forêt, considérant la mobilisation des populations comme un « atout à faire valoir ». Des associations locales présentes lors de la réunion ont demandé à ce que ce classement ne fera pas du massif forestier d’Akfadou, un espace « interdit » aux populations locales qui l’exploitaient depuis des générations dans différentes activités agricoles et cynégétiques. Pour sa part, le président de l’Assemblée populaire de wilaya, (APW) de Bejaia, Bachir Barkat, qui a présidé la réunion, a affirmé qu’une fois l’étude de la partie ouest du massif forestier d’Akfadou est adoptée par la commission de la wilaya de Tizi Ouzou, le dossier sera soumis à la commission nationale des aires protégées pour approbation.
A noter, la forêt d’Akfadou abrite une diversité remarquable de faune, constituée de 122 espèces d’insectes, 146 espèces de vertèbres, 29 de mammifères, 92 d’oiseaux et une vingtaine de reptiles. Plus de 270 espèces de plantes vasculaires ont été inventoriées dans le massif d’Akfadou, représentant environ 9% de la flore algérienne qui est estimée à près de 3.139 espèces, a-t-on souligné.
Outre ses zones humides qui constituent des habitats essentiels pour de nombreuses espèces migratrices et endémiques, le massif abrite aussi un enclos de cerf de barbarie, une expérience unique en Algérie, a-t-on noté.
Sources: Le courrier d'Algérie
El Watan
Radio Algérie

