Energie: bois et hydrogène, deux alternatives au profit de la sécurité énergétique de l'Algérie

Posté par admin le 08-05-2022

Energie: bois et hydrogène, deux alternatives au profit de la sécurité énergétique de l'Algérie


ALGER - La plantation d'arbres pour l'exploitation du bois et la production d'hydrogène vert pour les secteurs de l'industrie et du transport pourront constituer, à moyen et long termes, deux alternatives au profit de la sécurité énergétique de l'Algérie, ont affirmé samedi à Alger plusieurs experts du secteur énergétique national.

Intervenant lors d'une conférence, tenue à l'occasion des travaux de la 26ème édition de la Journée de l'Energie, le directeur général du Bureau national d'études pour le développement rural (BNEDER), Khaled Benmohamed, a estimé que la contribution de la forêt dans le domaine énergétique pourrait jouer un rôle "non négligeable" dans la transition énergétique à travers une gestion durable et économique des massifs forestiers.

Intitulée "contribution du patrimoine forestier à la transition énergétique", l'intervention de M. Benmohamed a mis en lumière l'intérêt de la fonction économique de la forêt, notamment au vu de la demande énergétique nationale croissante.

Avec une production nationale en bois ne dépassant pas les 111.000 m3, M. Benmohamed a plaidé en faveur d'un "reboisement massif", à travers des arbres à croissance rapide, pour une production importante, rappelant l’existence d'aires aptes au reboisement estimées à 1 million d’hectares (HA) à travers le territoire national.

Selon M. Benmohamed, l’objectif est de garantir un niveau minimal d’intégration du produit sylvicole dans le cadre de la transition énergétique avec un taux de participation de 3% de bois de chauffage en équivalent pétrole, soit 4,5 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP).

La possibilité de production annuelle devrait être de l’ordre de 14 millions de m3 de bois pour parvenir à cet objectif, a-t-il estimé.

Pour sa part, le directeur de la division hydrogène au niveau du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Abdelhamid Mraoui, a affirmé que l'Algérie peut se positionner en tant que producteur crédible de l'énergie du futur, dont celle concernant l'hydrogène.

Selon lui, la piste "hydrogène" constitue "une perspective intéressante" pour l'Algérie pour des applications locales et pour en exporter vers des pays européens notamment.

"Les autres pays ne peuvent pas produire l'ensemble de leur consommation d'hydrogène, ils doivent en importer une partie pour parvenir à atteindre la neutralité carbone. Certains fournisseurs seront privilégiés par ces pays pour importer leur hydrogène et l'Algérie peut se positionner comme un producteur crédible de cette énergie", a-t-il expliqué.

M. Mraoui a également expliqué les différentes techniques de production d'hydrogène vert. La voie la plus classique, a-t-il dit, est l'électrolyse de l'eau en plus d'autres techniques : biologique, combinée, thermochimique et par fermentation notamment.

Actuellement en Algérie, l'hydrogène est produit pour son application directe dans les raffineries pour le crackage et pour le refroidissement de certaines centrales électriques, rappelle-t-il.

Le directeur de la division "Hydrogène" du CDER a également cité d'autres applications de l'hydrogène, produit par électrolyse, dans l'industrie, à l'instar de son utilisation dans l'industrie agroalimentaire pour la fabrication de la margarine, ainsi que celle de production de verre.

L'hydrogène vert peut également être utilisé dans le transport en tant que carburant. "C'est le même principe que les véhicules électriques mais avec un temps de rechargement moins important", a-t-il souligné.

Concernant le coût de production de l'hydrogène vert, même si l'on connait pas sa valeur actuellement en Algérie, selon M. Mraoui, des études ont été réalisées pour savoir quel sera ce coût en Algérie à horizon 2030 dans le cas d'une industrie locale de production d'hydrogène vert y compris l'ensemble de l'infrastructure nécessaire.

Cette étude a permis de constater, selon le représentant du CDER, que le coût au niveau local de production d'hydrogène vert est "tout à fait compétitif" par rapport à d'autres pays similaires à l'Algérie.