Développement des zones d’ombre et du barrage vert
Posté par admin le 15-02-2021Développement des zones d’ombre et du barrage vert : La bureaucratie un frein à l’action de l’état
Les participants aux journées d’étude, organisées jeudi à Alger par l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG), ont recommandé l’implication intersectorielle et une synergie dans la mise en œuvre des actions de désenclavement, «pour une meilleure prise en charge des projets de développement des zones d’ombre».
Les participants ont relevé plusieurs contraintes, dont l’absence de synergie intersectorielle pour des actions d’intérêt national. Dans son intervention sur «Les outils de réalisation pour le désenclavement des zones d’ombre», le directeur du groupe génie rural, Yahia Kerrouche, a déploré le blocage des réalisations dû à l’interdiction d’exploitation des gisements de matériaux de revêtement par les directions des mines des wilayas. Il a souligné que «les zones d’ombre constituent une priorité nationale pour le développement économique de l’Algérie nouvelle, nous avons décidé d’adhérer à cet engagement à travers la réalisation de plusieurs projets», citant, entre autres, l’ouverture et l’aménagement de 2.146 km de pistes dans un délai de 36 mois. Le responsable a déploré l’absence de synergie sectorielle, «alors qu’il s’agit d’un projet d’État». Parmi les contraintes évoquées, outre la lourdeur des collectivités locales à déterminer les bénéficiaires des actions de désenclavement et de développement des zones d’ombre, il y a les contraintes socioculturelles dues à la résistance des populations implantées dans les périmètres de réalisation.
Crédibiliser la décision de l’État
Il recommande en ce sens une implication intersectorielle et une synergie dans la mise en œuvre des actions de désenclavement par un assouplissement des procédures administratives par les collectivités locales, les directions des mines, de l’hydraulique... Les collectivités locales doivent s’impliquer dans la résolution des problèmes relevant de leurs compétences afin d’assister le GGR dans ses missions d’intérêt public. L’autre recommandation a trait à l’implication des populations dans le programme à travers les comités de sages et les comités de village. Intervenant dans ce cadre, l’expert Dr Abdelkader Benhadjoudja, a insisté sur la nécessité de «crédibiliser la décision de l’État». Intervenant sur le développement durable des zones d’ombre du barrage vert, le directeur général du Bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER), Khaled Ben Mohammed, a présenté une carte inédite sur les indices les plus pertinents du barrage vert, pour mieux caractériser les zones d’ombre dans un souci d’orientation de l’action publique en direction de ces localités. Il existe des enjeux territoriaux, car les villes et les territoires de l’espace fonctionnent indépendamment et sont plus tournés vers l’extérieur que vers les solidarités internes. Il existe également «des déséquilibres dans l’équipement de l’espace, en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics. Parmi ces enjeux, la polarisation des populations, équipements et activités dans les chefs-lieux des wilayas, ainsi que la gestion de l’espace qui met en péril l’équilibre écologique et la vocation économique locale en présence de ressources naturelles limitées et exposées aux risques croissants de dégradation. Le barrage vert est donc confronté à une multitude de handicaps et contraintes qui freinent son développement actuel et peuvent hypothéquer son avenir. À cela s’ajoutent le déficit prononcé en eau et la dégradation de la végétation steppique, ainsi que la complexité des problèmes liés au foncier steppique ; il faut donc que l’État engage des mesures et actions fortes et volontaristes. L’intervenant recommande en ce sens de redresser la situation des zones d’ombre et du barrage vert, à travers, notamment, la valorisation des effets de développement actuel des espaces du barrage vert et de circonscrire les évolutions incontrôlées. Il appelle également à repenser le mode de peuplement et de distribution des activités économiques, ainsi qu’à la mise en place de conditions propices à une dynamique de développement territoriale cohérente, durable et soucieuse de l’environnement.
Un organe national et un portail électronique pour la gestion des risques majeurs
La communication présentée par le Pr Abdelkrim Chelghoum sur «Les risques majeurs et aménagements du territoire du Sud et du grand Sud» plaide pour l’élaboration d’un système d’information sur la désertification, en vue de faciliter la prise de décision et une large information du public, recommandant la cartographie des risques qui permet d’analyser et d’intégrer leurs caractéristiques spatiales. Il recommande également la mise en place d’un organe national pour la gestion des risques, ainsi que la mise en place d’un portail internet pour la prévention des risques majeurs. Les sites désenclavés doivent, par ailleurs, faire l’objet d’une surveillance constante. S’agissant des zones d’ombre dans le barrage vert, le Pr Chelghoum recommande de sélectionner un modèle de 20 zones d’ombre pour chaque wilaya traversée par le barrage vert. Il a également mis l’accent sur la nécessité de concevoir un maillage interconnecté et de prévoir des micro-zones économiques pour l’économie circulaire. Lors des débats, l’expert Laajouz a insisté sur la nécessité de revoir le système de gestion. «Il faut séparer la politique de l’économie, la puissance mondiale est l’économie, pas la bombe atomique», dit-il. Pour le Pr Fattoum Lakhdari, chercheuse et directrice générale du Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA), il est nécessaire d’ impliquer les sociologues, pour un travail de fond sur une approche socioéconomique efficace.
Source : El Moudjahid
https://www.elmoudjahid.com/fr/nation/developpement-des-zones-d-ombre-et-du-barrage-vert-la-bureaucratie-un-frein-a-l-action-de-l-etat-5527