Protection des terres agricoles : établir une charte nationale
Posté par admin le 20-11-2019«Le potentiel agricole en Algérie est très important et considérable. D’après le dernier recensement de l’agriculture, nous avons 8,4 millions d’hectares de surface agricole utile (SAU)», a déclaré M. Khaled Benmohamed, directeur général du bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER). Dans un entretien publié dans la revue partenaire n° 34, il a souligné que cette surface est considérable sauf qu’elle est difficilement extensible du moins par rapport au rythme de l’extension démographique et des besoins en consommation et l’extension des infrastructures (routes, villes, commodités urbaines, etc.). Il dira dans ce sens que l’extension des infrastructures des travaux publics se fait généralement sur des terrains qui sont accessibles, donc potentiellement agricoles, avant d’ajouter que les terres agricoles représentent un potentiel à préserver et on devrait les déclarer comme aires protégées, au sens de la préservation d’un potentiel productif».
Il a insisté à cet effet sur la nécessité de l’extension urbaine et d’infrastructures publiques sur des terres agricoles considérée à titre exceptionnel sur des terres à qualité moyenne ou médiocre mais jamais sur des terres de bonne qualité agronomique. Il a estimé qu’il est nécessaire d’ériger, tous ensemble, une sorte de charte nationale qui protège, pour les générations futures, les terres agricoles. S’agissant des zones de production, il a indiqué qu’elle sont contraintes d’année en année par une évolution des changements climatiques en diminution des précipitations et en augmentation des phénomènes extrêmes : des pluies torrentielles qui produisent des dégâts, des sécheresses qui s’allongent en termes de nombre de jours consécutifs d’absence de précipitations, et puis des températures également qui sont de plus en plus hautes et de plus en plus précoces. Mettant en exergue les efforts déployés par l’Etat, M. Benmohamed a indiqué qu’à travers la Générale des concessions agricoles (GCA) d’immenses superficies ont été mises en valeur, aménagées et équipées. «Sur les 600.000 hectares environs de terres mises valeur, plus de 70 % sont en exploitation, et les 30 % restant ne le sont pas pour des raisons objectives »,a-t-il précisé. Il a ajouté que les pouvoirs publics, à travers de petites mesures, notamment les circulaires pour l’accès au foncier agricole, incitent des promoteurs à s’engager dans le développement agricole. Selon lui, aujourd’hui près de 1,8 million d’hectares de superficies identifiées et étudiées et entre 200.000 à 350.000 hectares de superficies exploitables du point de vue agronomique. 40% de ces superficies sont potentiellement irrigables.
*Source : El MOUDJAHID/ M. A. Z. -19-11-2019 P-13
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/144669