Développement agricole : Installation du comité de la recherche scientifique

Posté par admin le Mardi 16-07-2019

Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont procédé, hier, à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), à l’installation du comité sectoriel permanent de la recherche scientifique et du développement technologique.

Relevant de la loi de recherche scientifique et du développement technologique parue en 1998, ce comité participera au développement du secteur agricole avec toute sa composante (agriculture, forêt, zones rurales, ainsi que la pêche) et ce à travers «une contribution réelle» dans la gestion, le suivi et l’évaluation des activités de recherche du secteur agricole, ainsi que la détection des carences et des préoccupations pour travailler sur les méthodes qui permettent de les surmonter. Ce comité a été installé par le Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche, M. Cherif Omar, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Tayeb Bouzid, en présence du Ministre de la Formation et de l’Enseignement Professionnels Dadamoussa.

En cette occasion le ministre de l’Agriculture, a considéré, l’installation de ce comité comme étant « un acquis » pour le développement du secteur agricole avec toute sa composante, soulignant, que « ce comité répondra aux différents paris relatifs au développement de l’agriculture surtout en ce qui concerne les aspects de production, consommation, diminution des importations (céréale, poudre de lait…) et ceux à travers l’innovation et la recherche » a-t-il expliqué. Pour sa part, le Ministre de l’Enseignement supérieur, a précisé, que son secteur travaille sur l’ouverture de nouvelle formation au profit des nouvelles filières agricole dans le but de les accompagner, notamment, pour suivre les évolutions scientifiques existantes. « Il est important de mettre à l’œuvre les résultats de la recherche scientifique pour atteindre un développement durable, et ceux à travers la collaboration intersectorielle », a-t-il expliqué. Par ailleurs, une convention-cadre a été signée, en marge de l’installation du comité sectoriel permanent de la recherche scientifique et du développement technologique, entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) et celui de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche. Elle a été signée par Messieurs les Secrétaires Généraux des deux Ministères.

2.800 chercheurs mobilisés

 Abdelhafid Aourag, directeur de la recherche scientifique au Ministère de l’Enseignement Supérieur, «déplore» l’existence d’un nombre « infime » de professeurs-chercheurs dans le domaine agricole au vu du potentiel existant. A ce titre il a fait savoir que «seulement» 2.800 chercheurs ont été mobilisés pour la recherche scientifique dans le domaine agricole, dont 60% de femmes. Ce nombre de chercheurs est réparti, selon lui, sur 75 laboratoires existant dans différentes universités du territoire national, sachant que 6 instituts uniquement travaillent en collaboration avec le secteur agricole. Ainsi, il a réitéré, hier, lors de son intervention, à la cérémonie d’installation du comité sectoriel permanent de la recherche scientifique et du développement technologique du Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche, son appel pour la « réorganisation » de la recherche scientifique au sein du MADRP, au vu des potentialités existantes et qui ne sont pas « valorisées », dira-t-il. « Les compétences existent, mais elles manquent d’organisation et d’efficacité. On doit mettre ces moyens et ces compétences au service de l’agriculture et de la sécurité alimentaire », affirme-t-il, en précisant que l’utilisation des résultats de la recherche fera « des avancées très importantes dans ce domaine ».

 Il a indiqué, pour ce qui est des chercheurs permanents, qu’ils sont « seulement » à 300 qui travaillent dans le cadre de la recherche scientifique agricole. Il a fait la comparaison avec d’autres pays, à l’instar de la France, qui dispose de 14.000 chercheurs scientifiques mobilisés uniquement pour le secteur agricole. « C’est un chiffre qui leur permet d’avoir des programmes de recherche dans divers domaines », a-t-il souligné, relevant toutefois que l’Algérie regorge de potentialités et il est temps de les mettre à l’œuvre. « Il faut revoir le rendement des instituts techniques pour nous permettre l’élever le niveau des recherches », explique, M. Aourag. Par ailleurs, et pour ce qui est des publications des recherches scientifiques réalisées par des chercheurs algériens, le directeur de la recherche scientifique au Ministère de l’Enseignement Supérieur, a fait savoir que depuis l’indépendance, il y a eu la parution de plus de 4.500 publications scientifiques dans différentes revues. « C’est un chiffre qui demeure toujours insuffisant comparé aux besoins », indique-t-il. De ce fait, l’Algérie, selon M. Aourag, se positionne à la 67e place mondiale, et à la 7e place au niveau africain, en termes de publications scientifiques. « On est très loin des espérances, ainsi que des compétences existantes », déplore-t-il.

Valoriser et protéger les recherches algériennes

Il a appelé dans le même contexte les acteurs du secteur agricole à se manifester davantage et à exprimer leurs besoins en recherche scientifique. « Il faut que ce secteur puisse faire en sorte de valoriser les compétences algériennes à travers des expertises adéquates, ainsi que l’utilisation des recherches réalisées dans nos instituts et nos centres de recherche, dans le but de développer notre agriculture », lance-t-il, ajoutant que le secteur agricole représente la locomotive de développement de l’économie algérienne », regrettant, toutefois, que très peu de secteurs font appel à l’expertise. « Malheureusement très peu de secteurs font appel à l’expertise des universités ou centres de recherches algériens. Sachant que l’expertise académique théorique doit accompagner l’expertise pratique ».

Cette dernière, selon M. Aourag doit être également accompagnée, par « une protection intellectuelle » qui « n’existe malheureusement pas » dans notre pays. « La majorité de nos chercheurs ne connaissent même pas cette forme de protection intellectuelle agricole », regrette-t-il, en précisant qu’il est nécessaire de protéger ces inventions et ces recherches algériennes dans ce domaine.

 

Source : El Moudjahid - Photo : MADRP