Lu dans la presse

Posté par admin le Jeudi 23-03-2017

Jeudi 23 mars 2017


«On ne peut construire une agriculture sans nos paysans et nos jeunes agriculteurs»



Pr Omar Bessaoud. Administrateur scientifique au Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (Institut agronomique méditerranéen de Montpellier)

Le schéma de production agricole en Algérie a subi de nombreuses restructurations en plus de 50 années d’indépendance. Pourquoi peine-t-on à retrouver cette force de production qui faisait de l’Algérie le «grenier de l’Europe» ?

Trois points que je voudrais évoquer en rapport avec votre question.
  1. Il est vrai que l’agriculture algérienne a été soumise à de nombreuses réformes. La plus importante d’entre elles date de 1987 lorsque la loi sur les domaines agricoles socialistes (loi 87/19) les a démantelés — au moment même où ils devenaient rentables — et a transféré les actifs économiques (bâtiments d’exploitation, infrastructures hydrauliques, matériel, cheptel bovin, plantations) au profit des bénéficiaires d’Exploitations agricoles collectives (AC) et individuelles (EAI). Cette réforme confirmera, je le rappelle, le tournant libéral qui avait été pris dans le secteur. Cela fera donc, en juillet prochain, plus de 30 ans que le système a été libéralisé et près d’un demi-siècle que la Révolution agraire a été abandonnée... Et l’on va plus loin dans cette option libérale, puisque l’on confie à un pôle capitaliste fait d’investisseurs privés — les très grands — «à des professionnels» et au partenariat public-privé y (compris sur les fermes pilotes) le soin d’assurer la croissance agricole du pays.

  2. L’Etat a mis depuis longtemps des ressources matérielles et financières considérables au service de cette option. L’aisance financière des années 2000 a largement profité aux secteurs de l’agriculture, du développement rural et de l’hydraulique agricole : des milliards de ...(Lire la suite...)