L'agro écologie, un chantier prioritaire pour l'INRA – France, article proposé par M. Abdelguerfi (ENSA)
Posté par admin le Dimanche 28-04-2013Le Monde.fr | 24.04.2013 Par Angela Bolis
Entretien avec Philippe Lemanceau, qui dirige l'unité Agroécologie à l'Institut national de recherche agronomique (INRA).- Pourquoi l'INRA a-t-elle fait de l'agroécologie un de ses deux champs de recherche prioritaires ?
- Etes-vous déjà arrivés à des résultats que les agriculteurs pourraient mettre à profit sur le terrain ?
Toutefois, certaines recherches ont déjà montré des preuves de succès. C'est le cas notamment de dispositifs expérimentaux sur les adventices [mauvaises herbes, dans la terminologie agronomique] : on peut réduire le recours aux herbicides – dont la France est une grande consommatrice – en travaillant le sol de manière particulière, en faisant des rotations de cultures adaptées, en utilisant des plantes "étouffantes", en retardant les dates des semis, en désherbant mécaniquement...
Il s'agit de proposer des systèmes de culture innovants permettant de réduire l'utilisation d'intrants, et de répondre ainsi, en particulier, aux enjeux du plan Ecophyto 2018 visant à réduire l'usage des pesticides.
Lire les résultats de dix ans d'expérimentation de l'INRA Dijon
- Vous êtes professeur en microbiologie des sols. Qu'apporte cette discipline à l'agroécologie ?
Un des enjeux de nos recherches est donc de mieux connaître la nature des interactions complexes entre plantes et microbes. L'idée est en particulier d'identifier les gènes d'une plante qui lui permettent d'attirer ou de nourrir tout ce cortège microbien autour de ses racines, ces microbes lui offrant en retour de mieux résister à telle ou telle maladie, et d'améliorer sa nutrition. Ces gènes ont pu être perdus au cours des processus de sélection qui ont permis la création de variétés performantes, mais seulement en situation de forte fertilité (grâce aux apports d'engrais). Une fois identifiés, ces traits végétaux favorables aux micro-organismes pourraient être intégrés à une variété par des programmes de sélection variétale.
De façon plus générale, il est essentiel de décrire l'immense biodiversité des sols pour mieux connaître ce patrimoine dont les applications potentielles concernent l'agriculture et l'environnement, mais également la biotechnologie, la pharmacie et la phytopharmacie.
