Etude de réhabilitation et d’aménagement du périmètre d’Abadla

Posté par admin le Jeudi 18-04-2013

Quelques détails sur l’étude que mène le BNEDER

Beaucoup de choses ont été et sont dites sur le périmètre d'Abadla , dans la wilaya de Béchar. Le mois dernier, le premier ministre, Monsieur Abdelmalek Sellal, accompagné de plusieurs membres du gouvernement, a effectué une visite de travail dans cette wilaya, mais sans, pour des raisons pratiques d'agenda et privilégiant des rencontres avec la société civile, notamment les jeunes, ne s'est pas rendu à Abadla.

Toutefois, lors de son passage dans la ferme Hassi El-Houari, une présentation lui a été faite concernant la première phase de l'étude que mène le BNEDER relative à la réhabilitation et à l'aménagement de ce périmètre.

Aussi, et pour éclairer les internautes et autres visiteurs de notre site, surtout après certains articles de presse dont celui d'El-Watan du mercredi 03 avril 2013 (dont nous joignons l'intégralité), nous donnons quelques détails sur le contenu de l'étude du BNEDER à travers ses cinq missions.

Avant d'aborder les différentes phases de terrain, dont deux ont été déjà effectuées en octobre (2011) et octobre-novembre (2012), l'équipe du BNEDER a exploité toute la documentation bibliographique sur le périmètre qui a permis, d'une part de faciliter la lecture des donnés de base du projet d'origine et d'autre part d'établir une vérification de l'évolution pour chaque composant concerné par le diagnostic, qui est la première phase du projet.

Un bon diagnostic commence par la consultation de la documentation existante, cartes, et étude de base du projet (lorsqu'elles existent) en particulier les plans, levés topographiques, et les profils en long pour vérifier la conformité des travaux réalisés. Le BNEDER examinera par la suite successivement les éléments suivants :
  • Le fonctionnement des aménagements existants, pour faciliter la formulation des objectifs futurs afin de corriger leurs défectuosités ;
  • Les informations sur les événements qui ont eu une incidence sur le projet d'origine et sur ses objectifs depuis sa réalisation;
L'étude comporte deux grandes phases et plusieurs missions que sont :

PHASE 1 : ETUDE DE REHABILITATION DES INFRASTRUCTURES
  • Mission 1 : Diagnostic
  • Mission 2 : schéma général d'aménagement
  • Mission 3 : Programme de réhabilitation
PHASE 2 : REHABILITATION et MODERNISATION DES EXPLOITATIONS AGRICOLES
  • Mission 1 : Enquête foncière :
  • Mission 2 : Etude agro pédologique :
  • Mission 3 : Etude agro-socio-économique :
  • Mission 4 : Exploitation, gestion et maintenance des infrastructures du périmètre :
  • Mission 5 : Bilan des Eaux :

La plaine d'Abadla était destinée à promouvoir l'agriculture dans la région

La "Mitidja" de la Saoura à l'agonie

Ce qui était considéré comme l'une des solutions les plus prometteuses au sous-développement structurel de la région s'avère aujourd'hui un ratage monumental doublé d'un désastre écologique. Les critiques notent que pour évoquer le travail de la terre par les jeunes, Sellal s'est déplacé à la ferme Hassi El Houari, à quelques encablures de Béchar, mais pas à Abadla. "L'histoire retiendra que les Algériens du Sahara ont été dépossédés inutilement de leurs terres. L'on a accaparé des terres de petits paysans de la plaine au motif qu'il s'agissait de terres arch. C'était un artifice juridique qui n'avait convaincu personne. Et depuis, la méfiance vis-à-vis de tout ce qui est Etat s'est installée", relève un ex-élu local. La plaine d'Abadla, pour qui la visite ces jours-ci, poursuit sa lente agonie.

Les plus sceptiques auront eu raison : la visite du Premier ministre à Béchar n'a ouvert aucune perspective pour le sauvetage de la vallée du Guir. Pourtant, sa plaine, promise officiellement dans les années 1970 pour devenir une Mitidja au cœur du Sahara, devait faire d'Abadla un pôle régional de développement et tirer la Saoura de son sous-développement structurel et constituer une solution au chômage qui y sévit comme au Sahara oriental.

Son aménagement, projeté du temps du plan de Constantine, vidé pour une part de sa substance, avait été mis en œuvre. Aujourd'hui, la plaine est à l'agonie sur ses 30 km s'étalant le long du lit de l'oued Guir entre 2 et 4 km de large et s'évasant en la partie sud de la vallée sur 8 km. Le désert et la nature ont repris leurs droits sur le périmètre irrigué réalisé sur une partie de sa plaine. Sur ses 5400 ha initiaux, 3000 sont en déshérence. Un projet d'aménagement et de réhabilitation de ce périmètre d'un montant de 4 milliards de dinars ne fait pas l'unanimité. On n'oublie pas qu'au cours de la moitié de la décennie écoulée, plus de 800 millions de dinars ont été inutilement investis à Abadla sans que personne n'ait été inquiété, d'autant que ce gâchis a aggravé celui de la plaine.

Ressources hydriques insuffisantes

Le nouveau projet a été contesté dès l'entame de l'étude de réalisation, cela aussitôt que les intentions du bureau d'études ont été connues ou simplement supputées. "On ne veut plus s'en faire conter, la gestion de la plaine sur 40 ans s'est traduite par un ratage doublé d'un désastre écologique qui, ce faisant, ont réduit à néant l'une des plus prometteuses solutions au sous-développement structurel de la région de la Saoura", assène un ancien parlementaire. Ce qui est critiqué dans la démarche est d'être marqué du sceau de l'autoritarisme, celui-là qui a toujours lesté le développement de la région.

La population n'en veut plus et les techniciens du secteur, eux aussi, rechignent à défendre cette approche. "Les décideurs des wilayas viennent à Abadla et se cloîtrent en réunion dans des bureaux. Ils ne s'aventurent jamais dans le périmètre pour prendre la mesure de la réalité du terrain ni ne s'entretiennent avec ceux qui travaillent la terre." Les contestataires récusent également l'éventualité que le même schéma d'irrigation qui a fait la preuve de sa faillite soit reconduit.

Par ailleurs, l'on avance une condition sine qua non avant toute étude. "Mais il faut d'abord régler la question de la disponibilité de la ressource hydrique puisque par trois fois la plaine a été privée d'eau en raison de l'aléa climatique d'une part et d'autre part du fait que la vocation du barrage de Djorf Torba a été détournée au profit de l'AEP. Ce même barrage est actuellement envasé au point qu'il ne peut recueillir que la moitié de 360 millions de mètres cubes de sa capacité de rétention. Il devient donc indispensable d'ériger un autre barrage en aval de Djorf Torba pour capter les eaux qui en débordent lors des crues. Il existe un site à 16 km en amont de la plaine d'Abadla et à quelque 50 km de Djorf Torba, au lieudit Zeqiqat. Les experts l'ont considéré apte pour un tel projet. En outre, il y a la nécessité de réaliser un canal bétonné qui amène l'eau au barrage de retenue entre Djorf Torba ou le futur Zeqiqat. D'abord, cela diminuerait les pertes d'eau par infiltration, mais encore et surtout empêcherait la funeste salinisation des lâchers d'eau au passage de Dalaâ el malha (zone de roche saline)."

Une fois que la disponibilité de l'eau est garantie, la question de sa distribution doit être appréhendée au regard des réalités du terrain. "Le système d'irrigation tel que conçu répond au besoin d'une agriculture intensive, ce qui suppose de grandes superficies. D'ailleurs, deux zones avaient été délimitées pour cela, l'une de 4146 ha en rive ouest du lit du Guir et l'autre de 1676 ha située en rive est. Chacune est alimentée par un canal magistral, alors que 19 canaux secondaires desservent 133 quartiers. Ce schéma de distribution, s'il est réhabilité, sera inopérant maintenant que la répartition de la terre est en individuel puisqu'on est passés depuis 1987 des grands domaines aux EAI et EAC au point d'ailleurs que ces dernières ne sont collectives que sur papier. Elles ont été réparties en plusieurs parcelles entre les attributaires. C'est ce qui explique les actes de vandalisme sur le système d'irrigation, chacun voulant coûte que coûte sa part d'eau", indique un ingénieur. Quant à Baba Belkacem, un agriculteur, il estime qu'il y a nécessité de réaliser la distribution non à travers des canaux à l'air libre, mais sous pression exactement comme pour l'AEP par le bais un système de tuyauterie. "Les pertes seront limitées, pas d'ensablement et pas de roseaux et autres herbes bouchant les canaux."

Assainir les listes des bénéficiaires

Quant au problème du drainage, un ingénieur indique qu'il existe des solutions palliatives moins onéreuses que le système des drains. "Bien entendu, il faudra que l'on apporte à Abadla des engins lourds qui puissent creuser des sillons à 1m de profondeur. Ces machines peuvent réaliser un sous solage qui permet le lessivage du sel en profondeur, l'opération devant obligatoirement se répéter tous les 3 ans." Enfin, "si l'on veut réellement sauver la plaine, il faut cesser de faire de la politique au rabais. Il faut que les listes des bénéficiaires soient assainies. La plupart ont abandonné la terre. Certains ne vivent plus à Abadla ni dans la région. Pis, la majorité des attributaires sont des personnes âgées, même très âgées et incapables de travailler la terre. Certaines sont même décédées. A cela s'ajoute le fait que la plupart des bénéficiaires absentéistes ont une activité principale (commerçant, entrepreneur, fonctionnaire, etc.) et pour lesquels la terre est une affaire secondaire. Il se trouve que lorsqu'il est question de la plaine, ils s'imposent en interlocuteurs incontournables des autorités, imposant les mauvaises solutions. Les autorités, elles, refusent de passer à l'assainissement sous prétexte d'éviter des jacqueries comme cela s'est vu à Abadla. C'est vous dire combien demeure problématique le sauvetage de la plaine."

Mohamed Kali

In El-Watan du mercredi 03 mars 2013

Une synthèse du contenu de l'étude du BNEDER

1 : ETUDE DE REHABILITATION DES INFRASTRUCTURES

Mission 1 : Diagnostic :
Le diagnostic à pour objectif de rénover, réparer et revoir la conception de certains organes qui ne répondent plus aux exigences des exploitants aux conditions hydrauliques, organisationnelles, économiques et environnementales.

Cette mission consiste à réaliser un diagnostic pour les quatre réseaux basé d'une part sur un constat de terrain en comparaison avec l'étude de base du projet, et d'autre part sur les études récemment étables par différents organismes d'études et de recherches pour le compte du maitre de l'ouvrage.

Le BNEDER établira un constat et un bilan de la situation actuelle des différentes composantes du périmètre, et formulera un avis détaillé sur chaque organe constituant les quatre réseaux su-cités à savoir :
  • les vannes de prise et de vidange au niveau du barrage de reprise ;
  • Les canaux d'irrigation en béton et t en terre ;
  • Les vannes radiales ;
  • Les vannes murales ;
  • Les vannes glissières ;
  • Les vannes de prise ;
  • Les débitmètres ;
  • Les conduites en fibrociment ;
  • Les bornes californiennes ;
  • La vidange des conduites ;
  • Les regards de colature ;
  • Les passages busés ;
  • Les dalots ;
  • Les drains ;
  • Les pistes ;
  • Les brises vents.
Travaux de terrain :
Des sorties sur terrain ont été effectuées à l'effet de dresser un bilan sur l'état de tous les éléments physiques de chaque composante du périmètre d'irrigation. Toutes les informations peuvent être obtenues par enquête, sondage et observation.

Pour ce faire, des visites aux différentes exploitations ont été réalisées en présence des agriculteurs et de tous les services, et organismes qui ont travaillé pour le compte du périmètre.

Une liste complète de tous les ouvrages existant dans le périmètre du projet a été établie pour être certain de ce que tous les aspects de leurs fonctions dans le projet et de leur adéquation à celui-ci soient pleinement pris en considération. La liste comporte des renseignements tels que l'emplacement et l'état de chacun des drains, canaux d'irrigation et ouvrages. La fréquence des manœuvres est un élément important à considérer lorsqu'en estime le besoin de réhabilitation ou modernisation. Tous les aménagements connexes sur l'ensemble du projet, sont également identifiés et répertoriés.

La détermination de l'état de chaque tronçon est un élément clé pour décider d'un projet de réhabilitation et de modernisation. La première étape a consisté à faire une inspection visuelle de chaque ouvrage pour se rendre compte de son état et du niveau d'entretien dont il a bénéficié dans le passé. Cette inspection permet de révéler l'état de corrosion, les fuites, les fissures, l'obturation, et l'ensablement...etc.

Les dessins, livrets de bord, photographies et rapports d'inspection sont des aides utiles pour l'évaluation de l'état de conservation des ouvrages et autres éléments. Les registres d'exploitation et d'entretien sont examinés de près pour identifier tout aménagement qui aurait connu par le passé des problèmes d'exploitation ou d'entretien inhabituel. Ces documents aident également à identifier la fréquence d'obturation la durée pendant laquelle telle ou telle tronçon est restée hors service.

Mission 2 : schéma général d'aménagement:
A la lumière du diagnostic un schéma général de réhabilitation sera élaboré pour les quatre réseaux à savoir l'irrigation, le drainage, les pistes, et les brises vents tenant compte des contraintes :
  • Physiques qui affectent la gestion du périmètre ;
  • Technico-économiques qui définissent les travaux nécessaires sans pour autant affecter le prix du mètre cube actuel ;
  • Hydrauliques qui orientent la réhabilitation dans le cadre d'un système gravitaire à basse pression en gardant le système de distribution principale et secondaire (en bon état).
Mission 3 : Programme de réhabilitation :
  • 3-1 Projet d'exécution
  • Le processus général consiste à définir, en utilisant les informations sur le contexte historique et les évaluations diagnostiques, l'éventail des composantes à inclure dans un éventuel projet de réhabilitation. Il n'y a jamais de solution unique, mais en concertation avec tous les acteurs du projet (agriculteurs et organisme de gestion), le bureau d'étude formulera la solution (variante) qui fera l'unanimité.

    En utilisant et en combinant les analyses précédemment décrites, les diagnostics et les objectifs définis dans leurs grandes lignes, on commencera par affecter des priorités aux composantes à prendre en considération dans la formulation du programme de réhabilitation. Les priorités seront accordées aux éléments en fonction de leur coût individuel et du degré d'amélioration que chacun d'eux est susceptible d'apporter au projet.

  • 3-2 Dossier d'appel d'offre
    • 3-2-1 Travaux
  • Suite au diagnostic, et après adoption de la variante de réhabilitation, le bureau d'études proposera le programme des travaux à réaliser pour la réhabilitation du périmètre et formulera un programme d'actions à court et terme.

    Le but de cette troisième partie est de fournir les pièces dessinées, devis quantitatifs, bordereaux de prix et spécifications techniques permettant :
    • Au maitre de l'ouvrage de passer les marchés de travaux,
    • Aux entreprises chargées de la construction, d'élaborer immédiatement des programmes d'exécution.
    Ces dossiers seront établis pour chaque tranche de lot de travaux et soumis au maitre de l'ouvrage pour approbation. La définition des lots est indicative et pourra être modifiée en fonction de la proposition du bureau d'études.
Lot n°1 : barrage de dérivation :
Ce lot comprend le barrage de dérivation qui se trouve en très bon état à l'exception de l'appareillage hydromécanique de contrôle et de régulation (vannes de vidange, vannes de prise, etc.).

Lot n°2 : Réseau de distribution :
Ce lot comprendra : le canal magistral Ouest, les canaux secondaires, le réseau souterrain (conduites fibrociment), ainsi que les canaux en terre conduisant l'eau depuis les canaux (zone de recueil), ou les bornes (zone intensive), jusqu'aux têtes des parcelles. Les travaux de réhabilitation et modernisation ne peuvent en aucun cas faire l'objet de changements dans la conception du réseau principal et secondaire réalisé en béton armé et en conduite enterrées, par contre, pour le réseau tertiaire, nous estimons qu'il y'a possibilité de proposer une solution alternative avec une nouvelle conception.

Dans ce cas, ledit réseau fera l'objet d'une approche d'exécution et non de diagnostic (travaux topographique, note de calcul,…). A cet effet, le lot réseau de distribution sera composé de deux sous lots.

    Sous lot n°2.1 : le réseau principal et celui du secondaire
    Ce sous lot de travaux englobe tous les canaux en béton armé, et les conduites enterrées acheminant l'eau entre le barrage de dérivation jusqu'aux secteurs d'irrigation.

    Sous lot n°2.2 : le réseau tertiaire
    Ce sous lot de travaux englobe les conduites canaux en terres (rigoles), conduisant l'eau à partir du réseau principal et secondaire jusqu'aux têtes des parcelles. Dans ce cas le bureau d'étude présentera pour les deux sous lots :
    • Le tracé définitif des canaux principaux et secondaires, les conduites, ainsi que les canaux tertiaires jusqu'à la vanne glissière de la, parcelle sur plan au 1/10000eme;
    • Le dessin détaillé des ouvrages types et de tous les ouvrages spéciaux à l'échelle appropriée avec nomenclature et spécifications des équipements hydromécaniques.

    Lot n°3 : assainissement (drainage) :
    Ce lot de travaux englobe la réhabilitation du réseau de drainage existant (curage, rééquilibrage, débroussaillement de la végétation...). Etant donné que le réseau de drainage actuel de la zone nord pose problème de conception, le bureau d'étude proposera un plan d'aménagement pour corriger les carences du réseau existant, le bureau d'étude procédera à la projection de nouveaux fossés afin d'améliorer le fonctionnement du réseau de drainage.

    Le bureau d'étude procédera à la réalisation des travaux topographiques (levés en bandes des fossés existants et projetés à l'échelle appropriée -1/1000 ou 1/2000ème-, ainsi que les levés de détails à l'échelle 1/50ème- pour tous les ouvrages de franchissement existants et projetés. Sur la base de ces travaux le BNEDER déterminera les caractéristiques hydrauliques de chaque fossé de drainage.

    Lot n°4 : Voies de communication et brise-vent :
    Ce dossier comprendra le tracé du réseau de pistes, amélioré sur le plan au 1/10 000ème, le profil en travers type des pistes, ainsi que le dessin de tous les ouvrages de franchissement ou de passage d'eau. Le tracé des brise-vents sera déterminé sur le même plan. On précisera également l'emprise et le type des brise-vents.

    PHASE 2 : REHABILITATION et MODERNISATION DES EXPLOITATIONS AGRICOLES

    Cette mission comporte une évaluation des ressources en eau et en sol, une étude foncière et le traitement de l'aspect socio organisationnel et institutionnel.

    MISSION 1 : Enquête foncière :
    Sur la base des documents de base existants, des cartes satellites, le bureau d'études procédera à :
    • L'actualisation du plan parcellaire à l'échelle appropriée du périmètre indiquant les limites des d'exploitations agricoles, les chemins d'accès et de services, bâtiments, points d'eau, vergers, brise vent, ligne électrique,……….).
    • L'élaboration de l'état foncier en répertoriant pour chaque exploitation agricole, le nom de l''exploitant, le nombre et la superficie des parcelles, le type de cultures, les bâtiments et les infrastructures hydro agricoles (réseau d'irrigation et de drainage).

    MISSION 2 : Etude agro pédologique :
    L'objectif de cette étude est de procéder à une classification des sols du périmètre,
    Il sera procédé à des vérifications de l'état et l'origine de la salinité des sols et définir les causes de l'excès d'eau au niveau du profil agricole.
    Il sera également procédé dans les zones critiques, ou ayant subi une évolution par rapport aux études existantes, à la réalisation de quelques profils de contrôle et à la vérification des caractéristiques hydrodynamiques des sols. (Les travaux de mesures hydrodynamiques seront à la charge du maitre de l'ouvrage).
    En se basant sur la prospection pédologique, les profils pédologiques, les analyses physicochimiques Le bureau d'étude établit une carte d'aptitude culturale ainsi qu'un programme de mise en valeur avec une carte des travaux à cours et à moyen terme.

    MISSION 3 : Etude agro-socio-économique :
    3.1. Situation de référence :
    Le bureau d'études effectuera une enquête agro-socio-économique par sondage destinée à actualiser et compléter l'information disponible dès le début des études, et sans attendre le résultat de l'enquête foncière détaillée mentionnée ci-dessus.

    Les résultats seront utiles pour présenter une analyse complète de la situation agro-socio-économique de l'aire d'étude, en considérant notamment plusieurs paramètres (la population agricole, son âge et sa technicité, les cultures pratiquées avec les superficies, techniques d'irrigation, rendements, coûts de production, l'élevage, ses effectifs, les techniques d'élevage, rendements, coût de productions, l'équipement des exploitations avec les machines agricoles, les équipements d'irrigation et de drainage, l'emploi agricole et non agricole, le débouché des produits agricoles, l'approvisionnement en intrants, l'encadrement technique avec son volet formation agricole et vulgarisation ainsi que le cadre organisationnel, les problèmes rencontrés par les exploitants et leur souhait.

    3.2. Situation projetée :
    Dans une deuxième partie, en tenant compte des analyses précédentes déterminant les superficies à réaménager selon le bilan en eau et en sol, les productions nouvelles à préparer et la situation foncière, le bureau d'études présentera une perspective cohérente de développement du périmètre comprenant notamment :
    • l'aspect agricole (les assolements, techniques culturales et rendements proposés),
    • l'aspect hydraulique (les techniques d'irrigation, les besoins en eau et les méthodes de drainage recommandées),
    • l'aspect économique (les perspectives de débouchés et prix de commercialisation),
    • l'aspect social (organisation des irrigants, les besoins en main d'œuvre, formation).
    Le bureau d'études présentera des scénarios de développement des exploitations agricoles. Des modèles d'exploitation seront établis et analysées selon deux variantes (sans aménagement et avec aménagement) pour déterminer d'une manière comparative l'évolution du revenu, des besoins en main d'œuvre, en crédit et en approvisionnement de chaque exploitant.

    MISSION 4 : Exploitation, gestion et maintenance des infrastructures du périmètre :
    4.1. Consignes d'exploitation et de maintenance :
    Au titre de cette mission, le chargé d'études, élaborera un document relatif aux consignes d'exploitation, de fonctionnement, de maintenance et de renouvellement des infrastructures hydrauliques.

    4.1.1. Normes de conception :
    Les normes de conception fondamentales devront être rappelées sous une forme opérationnelle. Une attention particulière est à accorder aux rappels :
    • de l'état du foncier ;
    • du ou des plans de cultures ;
    • des besoins en eau (conditions d'évaluation, niveau de précipitations sollicitées, état de la RFU prise en considération ;
    • les caractéristiques fondamentales des matériaux et matériels ;
    • les tolérances en matière de contraintes et de charges ;
    • les conditions d'application des charges aux structures ;
    • les mesures de protection nécessaires pour :
      • la maintenance des équipements en état fonctionnement ;
      • les curages des réseaux d'irrigation (dispositif à mettre en œuvre pour assurer les curages périodiques) ;
      • les dispositifs de protection projetés et les points sensibles de ces dispositifs ;
      • les conditions d'évacuation des eaux superficielles nuisibles ;
      • les niveaux de pertes d'eau admissibles.
    4.1.2. Instructions d'exploitation et d'entretien :
    Sur la base des normes de conception énoncées, plus haut, le chargé d'études précisera entre autres :
    1. Les taux de remplissage et de vidange admissibles ;
    2. Les rythmes de manutention des vannes ;
    3. Les conditions d'inspection des drains, des ouvrages de génie civil et les dispositions à mettre en œuvre dans le cas où des anomalies seraient observées ;
    4. Les conditions d'évaluation de l'efficience des réseaux de drainage et des fossés d'assainissement ;
    5. Les niveaux et programmes annuels de maintenance des infrastructures hydrauliques et de desserte ;
    6. La périodicité et les modes de vérification des équipements hydromécaniques et électromécaniques ainsi que les programmes de leur renouvellement ;
    7. Les procédures de vérification des dispositifs de protection (passive ou active) des canalisations éventuellement des fondations des ouvrages.
    4.1.3. Instructions relatives aux emprises:
    Les documents et cartes relatifs aux emprises devront être préparés dans le double objectif de permettre :
    1. L'expropriation ou l'occupation temporaire des emprises ;
    2. La constitution du support foncier ou cadastral, les emprises expropriées sont à verser au domaine public hydraulique. Les zones occupées temporairement seront assujetties aux servitudes de passage et d'intervention en cas de détérioration des infrastructures.
    4.1.4. Instructions de mise en service des installations :
    Ces instructions doivent préciser les contrats, les préalables aux opérations de démarrage et l'évaluation qualitative et quantitative des insuffisances ainsi que les mesures à prendre pour y remédier. Les parties que le constructeur ou le fournisseur devra compéter seront indiquées (spécificités techniques, conditions normatives pour le ou les contrats…).

    4.1.5. Besoins initiaux en matériels, équipements de secours et fournitures de remplacement :
    Sur la base de l'organisation envisagée, des conditions de fonctionnement des installations et pour permettre une exploitation efficiente, le chargé d'études évaluera:
    1. Les moyens à mobiliser pour le fonctionnement, dès la remise au concessionnaire des infrastructures, ainsi que leur évolution ;
    2. Les matériaux et équipement de secours indispensables pour réduire les interruptions de l'irrigation à leur strict minimum ;
    3. Les moyens à mobiliser pour la maintenance et le dépannage.
    4.1.6. Besoins initiaux en personnel :
    La dotation initiale en personnel pour les premières années (2 à 3) doit être spécifiée en indiquant les programmes et méthodes de formation ainsi que le calendrier de recrutement.

    La formation et la mobilisation des effectifs avant la mise en exploitation du périmètre et lors des deux premières années sont considérer comme composantes de l'investissement et devront être prises en charge en tant que tels lors de l'évaluation économique.

    Les besoins en personnel, leur évolution, et les programmes de perfectionnement seront également définis en fonction de la montée en cadence du périmètre et du "vieillissement des équipements".

    MISSION 5 : Bilan des Eaux :
    5-1 Ressources en eau mobilisées :
    Tenant compte de la régularisation hydraulique du barrage (volume garanti, quotas alloués à l'irrigation, fréquence et intensité des défaillances), le bureau d'études fera une analyse critique tout en proposant d'autres alternatives pour l'alimentation du périmètre, entre autres le Barrage de ZEKAKAT, pour assurer à 80% l'eau au périmètre au début de chaque campagne agricole.

    5-2 Besoins en eau du périmètre :
    Une fois défini le plan de culture, l'assolement type, le bureau d'études procédera à l'estimation des besoins en eau au niveau des exploitations agricoles ainsi que pour tous le périmètre.

    Le débit global conditionnera la sectorisation du périmètre pour appliquer la rotation qui est d'ailleurs recommandée pour les zones arides ou l'eau est une denrée rare. La rotation par secteur est un moyen très efficace pour la lutte contre les pertes. D'une part et d'autre part la mobilisation efficace du personnel d'exploitation sur un espace réduit.

    Des centaines de photos ont été prises en voici quelques échantillons