Sécurisation de la production céréalière par l’irrigation

Posté par admin le Mercredi 07-11-2012

Circulaire n°1061 du 04 octobre 2012

La céréaliculture en Algérie étant totalement conduite en système pluvial, elle demeure de ce fait dépendante de conditions agro-climatiques aléatoires et de phénomènes récurrents extrêmes, qui menacent la production céréalière et par conséquent la sécurité alimentaire nationale.

Aussi, afin de sécuriser cette production, quelles que soient les conditions climatiques, le recours à la pratique de l’irrigation sur céréales, s’impose comme l’une des alternatives la plus appropriée pour sécuriser un niveau stratégique de production ; nonobstant les efforts à déployer, en matière de recherche et de développement pour l’amélioration des performances techniques.

C’est dans ce sens, que des actions ont déjà été initiées à partir de la campagne agricole 2008-2009 avec plus de 30 000 hectares de céréales menés en irrigué au niveau de treize (13) wilayas pour atteindre 120 000 hectares en 2011-2012, avec la généralisation de cette pratique à quarante-trois (43) wilayas.

Mais bien que, le degré de sensibilisation à la nécessité de l’irrigation d’appoint des céréales soit devenu désormais perceptible, il n’en demeure pas moins que la marge d’effort restant à accomplir est considérable, en comparaison avec le potentiel existant en matière de ressources en eau disponibles et d’équipements d’irrigation mobilisables (équivalent à une superficie de 350 000 hectares) et avec l’objectif fixé pour 2014 (600 000 hectares).

Par conséquent, toutes les wilayas doivent se sentir concernées, soit par l’éventualité de l’irrigation d’appoint, en cas de nécessité agro-météorologique en régions Nord, soit par le développement de la céréaliculture en irrigation totale en région Sud, par la mise à contribution et la responsabilisation de l’ensemble des parties prenantes impliquées dans la céréaliculture, ainsi que par la mise en œuvre, de manière plus prononcée, des dispositifs de soutien financier engagés par l’Etat en faveur de la mobilisation des ressources hydriques et du développement des techniques d’irrigation économisatrices d’eau.

A cet effet, des orientations et des instructions ont été données à l’ensemble des opérateurs, institutions et structures du secteur afin de procéder, en synergie, à la mise en œuvre d’un plan opérationnel, prenant effet à compter du mois d’octobre 2012 et formalisé par une "convention cadre" conclue entre, d’une part :
  • L’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC), en tant que chef de file du développement de la céréaliculture ;
Et d’autre part :
  • La Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR) ;
  • La Caisse Nationale de Mutualité Agricole (CNMA) ;
  • L’Institut Technique des Grandes Cultures (ITGC) ;
  • L’Institut National des Sols, de l’Irrigation et du Drainage (INSID).
Cette convention constitue un engagement solidaire visant à assurer aux céréaliculteurs, de manière coordonnée :
  • La facilitation de l’acquisition des équipements d’irrigation, par le recours aux crédits de type "Ettahadi", à titre individuel ou dans un cadre fédérateur, dont le remboursement est garanti par la production de céréales, à couvrir par une assurance contractée auprès de la Caisse Régionale de Mutualité Agricole et qui doit être livrée aux Coopératives de Céréales et de Légumes Secs (CCLS) ;
  • Et l’accompagnement nécessaire par les instituts concernés, tout au long de l’itinéraire technique de conduite de la céréaliculture, selon qu’elle soit menée en irrigation d’appoint (Nord) ou totale (Sud).
A compter du mois d’octobre 2012 et en application des recommandations formulées lors de l’atelier national organisé à ce sujet le 26 septembre 2012, les exploitations céréalières doivent être caractérisées selon la typologie suivante :
  1. Exploitations disposant de ressources en eau et de l’équipement d’irrigation approprié et devant donc faire l’objet, dès à présent, d’actions soutenues de persuasion et de formation, en vue de l’exploitation, en cas de nécessité agro-climatique, de toute ressource située au sein ou à proximité de la sole céréalière ; sachant que cette ressource n’est généralement sollicitée par aucun autre type de culture durant la période cruciale pour le développement végétatif des céréales.
  2. Exploitations disposant de ressources en eau, mais non dotées d’équipement, dont il faut inciter et encourager l’adhésion aux dispositifs de soutien et de crédits en vigueur, par un travail de proximité et une large communication.
  3. Exploitations situées en zones à potentiel céréalier et aux ressources hydriques avérées mais non mobilisées, qu’il faut soutenir en matière de mobilisation et d’exploitation de la ressource, à affecter prioritairement au profit des céréales.
La synthèse des superficies céréalières irrigables des trois types d’exploitations constituera le seuil à atteindre par chaque wilaya pour sa contribution à la sécurisation de la production céréalière nationale par l’irrigation, à court et moyen terme.

Pour une meilleure efficacité des actions à entreprendre, il y a lieu de s’appuyer également sur le réseau coopératif et partenarial de services de proximité dont les modalités de réactivation et de redéploiement ont fait l’objet de l’instruction ministérielle n°1042 du 20 septembre 2012.

C’est ainsi que les actions à mener doivent faire l’objet d’un plan opérationnel d’intervention engageant toutes les parties prenantes ainsi que les différents opérateurs (OAIC/CCLS, ITGC, INVA, BADR, CRMA, CAW, CIC), selon un échéancier de mise en œuvre s’étalant sur toute la campagne céréalière et dont l’animation doit être assurée par le ‘’Comité Local de Pilotage’’, à installer et à placer sous la responsabilité du Directeur des Services Agricoles (DSA) et qui sera chargé de la coordination des activités programmées en vue de la sécurisation de la production céréalière par le recours à l’irrigation d’appoint totale.

Par ailleurs, et afin d’inciter encore plus de céréaliculteurs à adhérer à ce processus, il vous est demandé d’envisager des mesures encourageant l’amélioration des niveaux de performance, à évaluer selon le potentiel de la zone et les moyens engagés pour les atteindre.

Je compte sur votre haut degré d’engagement pour l’opérationnalisation, dès le début de la campagne agricole 2012-2013, des plans d’actions nécessaires à la sécurisation de notre production céréalière.