Vendredi 12 octobre 2012 – Prapoutel les 7 Laux
Les Adrets - Isère (France)

Comme à chaque édition, le Festival du film Pastoralismes et Grands Espaces, a été également l’occasion de la tenue des Rencontres Internationales du Pastoralisme, le vendredi 12 octobre 2012 aux Ramayes, Prapoutel Les Adrets, en Isère (France).

Les rencontres de 2012 ont porté sur le thème "Acteurs pastoraux et gouvernance locale : comment améliorer les contributions des éleveurs et bergers dans les systèmes de démocratie, à l’échelle des parcours de transhumances, qu’ils soient internationaux ou locaux ?"

Neuf communications ont été au programme de cette matinée riche en enseignements et en débat où plusieurs pays ont fait part de leurs travaux (France, Italie, Maroc, Tchad, Sénégal, Niger et Zanskar au nord de l’Inde) dont l’Algérie qui, à travers le BNEDER, a présenté une communication intitulé : "Pastoralisme et territoires en Algérie : entre volontarisme et choix dicté". Après avoir introduit le sujet et cadré le contexte de cette présentation, M. Salah-Bey Aboud donnera la parole à M. Reghis Badreddine pour aller dans les détails de la communication.

Voici un extrait de cette présentation : " (…) Ainsi, la notion de territoire est devenue la base de la politique de développement en Algérie, que ce soit pour les régions montagneuses, que pour les régions steppiques et sahariennes. Les populations locales et par la force du temps sont de plus en plus associés aux différents programmes d’aménagements touchant les territoires dans lesquels ils vivent, ils se sont progressivement imposés comme partie prenante d’un territoire qu’ils adulent, qu’ils protègent et qui ne sont pas prêts de céder car il constitue leur raison de vivre et d’exister".

Lu dans sillion.38

Moment tant attendu car chacun languissait de connaître le palmarès des films consacrés et tant redouté car dès la fin de la cérémonie chacun allait rentrer chez soi… parfois très loin…et nul n’avait envie de se séparer !

Ce Xème festival a battu tous les records de fréquentation, tant au niveau des spectateurs que des visiteurs. La délégation malienne n’a pu se déplacer malgré que le pays soit l’invité d’honneur du festival 2012 et toutes les pensées sont allées vers elle.

Par contre et ce pour la première fois le Tchad a participé au festival avec une présence remarquée et un film en compétition. "Il n’a pas obtenu de prix mais on va persévérer " dira un de ses membres".

Autre délégation nouvelle et très active, celle en provenance de la province du Zanskar, située dans l’état du Cachemire à l’extrême nord de l’Inde. Son surnom est le petit Tibet.

Située sur les pentes de l’Himalaya, nous sommes à des altitudes de 3500 à 4000 mètres, la principale activité est l’agriculture, à travers l’élevage et la culture de l’orge.

La délégation indienne a surpris par sa facilité d’intégration, sa gentillesse…Elle a été une des attractions majeures de ce festival.

Si cette dixième édition a été un moment de retrouvailles, d’échanges, de grands moments de convivialité elle est également marquée du sceau de la solidarité, de l’humanisme, de la jeunesse et du travail. Ceci à travers des forums, l’assemblée générale de l’association pastoralisme du monde et les nombreux élus et personnalités présents à cette cérémonie de clôture y ont été sensibles…

Ils ont également été sensibles aux propos du directeur du festival Yves Raffin.

Celui ci, en compagnie de Jean Picchioni ont pensé festival il y a 20 ans déjà… "Nous voulions apporter une animation originale à la station des 7 Laux". Nous sommes fiers de constater que le festival a évolué et qu’aujourd’hui, même s’il s’adresse aux professionnels du nomadisme, il est devenu le rendez vous des jeunes, de la famille, des montagnards comme des citadins…Qu’il est passé de national à international !

Un Yves Raffin qui a annoncé, très ému, qu’il souhaitait prendre du recul par rapport à ses fonctions de directeur du festival…Une sacrée page s’est tournée sous une salve d’applaudissements….!

Gilbert PRECZ

Plaidoyer pour un code pastoral

Faire entrer les gestions pastorales en gouvernance Ou la recherche de nouvelles solidarités pour mieux concilier sédentarité, nomadisme et saisonnalités

Depuis vingt ans, le Festival "Pastoralisme et Grands Espaces" est un moment fort pour "dire que le pastoralisme existe ici et ailleurs …". En donnant la parole (et l’image) aux acteurs pastoraux, il offre un grand public autant qu’aux "experts" à partager les vies saisonnières et les cultures nomades des éleveurs et bergers du Monde.

A l’occasion de la 10ème édition des Rencontres Internationales, l’accent a été mis sur la participation des acteurs pastoraux aux espaces de concentration et de gouvernance. De par leurs capacités à valoriser les ressources naturelles renouvelables, ceux-ci contribuent fortement aux économies locales et participent à la construction de l’identité des territoires. Pourtant, face aux profondes mutations climatiques, sociales et technologiques, ils se trouvent de plus en plus éloignés des centres de décision. Les territoires sur lesquels ils vivent, en tenant d’organiser le partage des ressources et la cohabitation des usages, génèrent des formes de précarité, voire d’exclusion.

Les acteurs du pastoralisme doivent donc inventer de nouveaux systèmes de démocraties locales.

• Les instances territoriales sont-elles vraiment une force dans la mise en valeur des ressources pastorales ? Comment impactent-elles les sociétés pastorales ?
• Qu’est-ce qu’apportent, ou peuvent apporter, les acteurs pastoraux aux différents territoires ?
• Comment favoriser leur intégration aux espaces de travail et de décision ? Comment mobiliser leurs compétences et leurs capacités d’intervention ?
• Peut-on imaginer la représentation des acteurs pastoraux nomades dans des instances de politiques locales sédentaires ?
• Les politiques et les projets des territoires peuvent-ils concilier les différents usages des espaces pastoraux et dépasser, notamment, la concurrence entre les éleveurs nomades et les agriculteurs sédentaires ?

L’ouverture des Rencontres a été faite par Jean Picchioni, président de Pastoralismes du Monde, Vice-président de la Fédération des alpages de l’Isère, et l’Introduction au débat par Bruno Caraguel, coordinateur de la Fédération des alpages de l’Isère et administrateur de l’Association Française de Pastoralisme.

Le Palmarès du festival

• Grand Prix du Festival : " FANTANG ou les trois frères peuls ".
  Produit et réalisé par : Pierre Amiand
• Prix Spécial du Jury : " Les Transhumants de Guadalaviar "
  Produit et réalisé par Domingo Moreno
• Prix " Coup de Cœur " du Jury : " The Well, voix d’eau de l’Ethiopie "
  Produit et réalisé par Paolo Barberi et Riccardo Russo
• Prix Louis Guimet : " Ils ont choisi d’être berger "
  Produit et réalisé par Anne et Erik Lapied
• Mention Avenir Jeunesse : " Des Zébus sur la Lune "
  Producteur : Bernard Dautant
  Réalisateur : LEGTA de Roanne Chervé
• Mention du Film Militant : " Réponses paysannes au changement climatique "
  Produit par : Agronome et Vétérinaire Sans Frontière, VSF Belgique, Sivtro
  Réalisé par : Blanchon Fabien
• Prix du Public : " Un dernier été dans le Caucase "
  Produit par Cedric Bonin, SEPPIA

Réalisé par Andréas Voigt, SEPPIA