Lu dans la presse
Posté par admin le Mardi 19-07-2016Comment résorber les terres de jachère
Lors de sa première visite de travail et d’inspection effectuée, hier, dans la wilaya de Constantine, le nouveau ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdeslam Chelghoum, a annoncé une opération de résorption des terrains en jachère à l’échelle nationale, touchant y compris des terres appartenant aux particuliers.
Evoquant les grandes lignes de sa feuille de route, alors qu’il visitait l’Institut technique des grandes cultures, sis à Baâraouia, le ministre a estimé que cette action est sa première préoccupation pour l’évolution de son secteur. «Pour moi, la jachère est la première maladie dans le secteur de l’agriculture, elle nécessite un traitement. Désormais, je n’accepterai aucun programme de mise en valeur des terres tant que ce problème de jachère n’est pas réglé. Je préfère récupérer un hectare de terrain abandonné que mettre en valeur 10 hectares», a-t-il expliqué. M. Chelghoum n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement devant le fait que les terres en jachère représentent 50% des terrains agricoles.
Par exemple, dans la wilaya de Constantine, ces terres représentent 35% des terrains agricoles. En outre, nous avons appris de sources ministérielles présentes sur place qu’il y a environ 3 millions d’hectares de terrain en jachère dans le pays. Le ministre Chelghoum a même menacé de récupérer toute terre à caractère agricole privée abandonnée par son propriétaire. Il a rappelé qu’il y a des lois qui régissent ces terrains où l’Etat peut intervenir avec force et obliger les propriétaires concernés, dont la majorité sont des «businessmen», à travailler.
Il a fait référence à l’article 48 de la loi d’orientation liée à la lutte contre la jachère même chez les privés qui détiennent des actes. «Ils n’ont pas le droit de faire ce qu’ils veulent et abandonner ces terres.
Personne n’a le droit de mettre en jeu la sécurité alimentaire du pays. Celui qui veut apporter de l’aide est le bienvenu, mais ceux qui veulent en faire du business vont subir des mesures strictes», a-t-il averti. Et d'affirmer que les taux de production et d’importation sont alarmants et inquiétants. Tout en accordant une grande importance à ce sujet, il a appelé les différents directeurs des services agricoles (DSA) des wilayas à être les comptables et veiller à la résorption des terres en jachère.
Concernant la production, le ministre a estimé qu’actuellement elle n’est pas assez satisfaisante. «Les choses ne sont pas organisées à 100%. Certes, à Constantine on fournit beaucoup d’efforts, mais il en faut plus. On me dit qu’on produit 50 q/ha, ce n’est pas satisfaisant. Il y a beaucoup d’argent injecté dans le secteur de l’agriculture, il faut qu’il y ait un retour d’ascenseur. En 2001, l’importation des céréales n’est pas arrivée à 400 millions de dollars, aujourd’hui on parle de 3 milliards de dollars. Actuellement, j’appelle les différents instituts de ce secteur, experts et spécialistes à réagir techniquement et proposer des solutions» a-t-il déclaré. A la fin, M. Chelghoum a affirmé qu’il y aura beaucoup de choses à corriger dans son secteur sans donner plus de détails.

