Le BNEDER sur la Radio Algérie Internationale
Posté par admin le Samedi 21-05-2016Jeudi 18 mai 2016 – Emission ‘’Ecolo’’ de Souhila Hebbache
Monsieur Salah-Bey Aboud, Directeur Général du BNEDER, a été l’invité, jeudi 18 mai 2016 (entre 11h et 11h30), de l’émission ‘’Ecolo’’ qu’anime Souhila Habbache sur la Radio Algérie Internationale (RAI).
Cette émission, qui traite des sujets de l’environnement, a été consacrée au projet de l’étude de réhabilitation et d’extension du barrage vert dont les phases 3 & 4 ont fait l’objet dimanche 14 mai 2016 d’une journée d’étude à M’sila, organisée par le Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche et de la Direction Générale des Forêts (DGF).
Lors de cette journée d’étude, un plan d’action a été présenté par le BNEDER pour la relance de ce projet qui consiste à mettre en œuvre les meilleurs moyens pour le maintien de cette muraille verte. Les espèces forestières présentent sont principalement le Pin d’Alep, cette nouvelle étude prévoit l’introduction de nouvelles espèces endémiques aux régions de l’aire du barrage vert et surtout plus résistantes pour faire face aux nouveaux enjeux notamment les changements climatiques.
S’agissant de l’extension, plusieurs wilayas (une dizaine) sont concernées par cette action. La réussite d’un tel projet ne peut se faire sans la synergie et l’implication de tous les secteurs et surtout les acteurs locaux.
Quelques données sur l’étude (1ère partie)
OBJECTIFS DE L’ETUDE :
- Relancer le barrage vert selon la démarche du développement durable et de la lutte contre la désertification.
- Faire un bilan scientifique de l’ouvrage pour éviter les erreurs du passé.
- Proposition d’un plan opérationnel pour une reprise et une extension dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement rural intégré.
- Inscrire le projet dans un ensemble d’actions et d’interventions multisectorielles (lutte contre la pauvreté et conservation des ressources naturelles) et dans une stratégie économique.
CONTENU DE L’ETUDE :
- PHASE 1:   Etude descriptive et analytique
- PHASE 2:   Possibilité d’extension du barrage vert
- PHASE 3:   Plan d’action
- PHASE 4:  Elaboration d’indicateurs et de mécanismes de suivi de la mise en œuvre du projet
BILAN DES REALISATIONS: Rappel historique
- Le barrage vert fut pensé comme une barrière verte, plus exactement forestière, de 20 Km de large et sur une longueur de 1 500 Km (frontière Est – frontière Ouest).
- La mise en œuvre de ce gigantesque ouvrage fut confiée à l’Armée Nationale Populaire, à travers les G.T.F du Service National.
- Les premiers chantiers furent lancés, dans plusieurs wilayas en 1974, sans aucune étude préalable.
- 09 wilayas (selon le découpage administratif actuel) ont fait l’objet de réalisations: Tébessa, Khenchela, Batna, Msila, Bouira, Médéa, Djelfa, Laghouat et El Bayadh.
- Après 16 années d’entreprise, l’A.N.P se retira en 1990, en versant tous les moyens logistiques à l’Administration Forestière.
- Le programme ‘’Barrage vert’’ s’arrêta mais la lutte contre la désertification se poursuit sous d’autres programmes et appellations.
Taux de réalisation
- Sur un total de 216 532 ha, plus des 3/4 sont dédiés aux plantations forestières, s’inscrivant en droite ligne dans l’esprit et la lettre originels du barrage vert et des missions dévolues à la D.G.F.
- Les plantations pastorales (8%) et les mises en défends (7%) totalisent 15% de l’étendue, mais restent insuffisants, au vu de la vocation pastorale de l’aire.
- Les fixations de dunes, s’apparentant à un travail de lutte contre l’avancée des sables, sont encore timides avec, seulement 4%.
- Enfin, les plantations fruitières, axe principal dans les nouvelles politiques de développement rural, gagnent du terrain et scorent à 3%.
Carte de localisation des réalisations au sein du barrage vert
- Au niveau des reboisements, la monoculture du pin d’Alep (83%) s’avère comme un point faible, à cause de son extrême vulnérabilité à la chenille processionnaire, qui cause d’énormes dégâts et réduit considérablement la durabilité des plantations.
- Cet état de fait s’explique par la bonne production de graines et le facile élevage en pépinière mais induit d’énormes appels budgétaires pour mener les incessantes campagnes de lutte contre ce parasite.
- Pour les autres types (dunaire, pastorale et fruitière), le dosage de la diversification des espèces est bien établi.
- Le taux de réussite au sein du barrage vert est de 36%. Les plantations pastorales accusent le taux le plus bas, à cause des modalités de gestion des parcours.
- Les reboisements, principalement ceux de pin d’Alep, affichent une réussite inférieure à la moyenne nationale, à cause, essentiellement, des dégâts causés par la chenille processionnaire.
- Les plantations fruitières réalisées au profit des agriculteurs, sur leur propre parcelle, frisent la perfection avec plus de 80% de réussite.
Intensité du pacage au niveau des types de plantation :
- Parmi les nuisances anthropozoïques retenues, l’impact des incendies et des coupes illicites est insignifiant.
- Par contre, le pacage intense (surpâturage) est relevé sur la moitié des assiettes allouées aux plantations forestières, dunaires et pastorales.
- En plus de la destruction des plantations, le surpâturage empêche la repousse du sous-bois et du tapis pastoral, annihile toute velléité de régénération naturelle et provoque un tassement des sols (diminution de l’infiltration des eaux de pluies et donc de leur capacité d’emmagasinement, accentuation du ruissellement et de l’érosion.
- Dans les plantations fruitières réalisées sur les parcelles de propriété privée, la tendance s’inverse, avec une absence presque totale du pacage.
ENSEIGNEMENTS TIRES DE LA 1ière PHASE
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La zone du barrage vert, au même titre que le reste des espaces steppiques, souffre d’une dégradation de ses ressources naturelles, principalement, le couvert végétal naturel.
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L’homme, reste la principale cause de cette dégradation, par des pratiques néfastes qui se déclinent en:
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Une exploitation minière des parcours liée à de nouveaux modes sociaux tels que la sédentarisation ainsi que l’utilisation d’une grosse logistique en traquant les moindres parcours nouvellement régénérés.
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Des défrichements et labours illicites servant plus des intérêts égoïstes d’accaparement de terres du DPE que la pratique d’une agriculture extensive très aléatoire en termes de production.
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Cette spirale de dégradation et d’amenuisement du gisement pastoral s’étend même aux autres écosystèmes tels que forestiers qui subissent, à leur tour, de fortes pressions accentuant, ainsi, leur vulnérabilités face aux aléas climatiques.
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En parlant de climat, il est opportun de signaler les changements palpables exprimés par une chronicité de la sécheresse, une tendance haussière, voire caniculaire des saisons chaudes, qui exacerbent les impacts sus décrits.

