Lu dans la presse
Posté par admin le Samedi 19-09-2015Elevage de poisson en milieu agricole
Pisciculture et agriculture, un mariage de raison
Depuis le temps que nous avons compris l’importance d’introduire l’aquaculture à grande échelle dans nos activités, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Aujourd’hui, le constat est édifiant : plusieurs fermes ont été installées à travers le territoire national et des séries d’actions soutenues font parler de ce secteur fréquemment.
Avec la baisse des ressources halieutiques, le choix d’une pêche responsable et la cherté du produit de la pêche sur les étals, de grands chantiers ont été initiés ces dernières années par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Le cap a été mis plus particulièrement sur l’aquaculture, un secteur prometteur quand il est inscrit dans un programme soutenu, sérieux et contrôlé.
L’aquaculture proprement dite englobe dans ses différentes formes l’élevage de poissons en eau douce ou saumâtre, elle se base sur des techniques précises et des technologies spécifiques qui permettent d’accroître la ressource nutritive d’un pays. L’une des branches qui nous intéresse est la pisciculture pratiquée dans des étangs, des bassins ou des cages immergées.
La nouveauté pour nous c’est l’introduction de l’élevage de poisson en milieu agricole. Ces deux activités sont complémentaires selon les spécialistes en la matière et les nombreuses expériences à travers le globe. Des nombreuses retombées de cette combinaison d’activités on peut citer l’apport conséquent en protéines, la diversification des revenues, le recyclage des résidus agricoles, etc.
Le coup d’envoi a été donné sur plusieurs sites, à l’exemple des wilayas de Biskra et Laghouat où plus d’un demi-million d’alevins de carpe ont ensemencé les barrages et les plans d’eau. Ces bébés poissons proviennent du Centre national de recherches et de développement de la pêche de Hassi Benabdallah au nord d’Ouargla. Ce centre d’élevage est spécialisé dans l’acclimatation de quelques espèces de poisson et, pour ce faire, est doté de moyens modernes et adaptés à ce genre d’action très délicate.
A Ghardaïa, Tamanrasset, Illizi, Biskra, El-Oued et Ouargla, le choix a été porté sur le Tilapia du Nil, un poisson déjà adapté au climat du Sud. L’ensemencement de 50.000 alevins a été procédé déjà dans les retenues d’eau. Cette eau, justement, riche en produits organiques, ira irriguer et par la même fertiliser les terres agricoles de la région. Sur la côte, c’est Ain Temouchent qui a vu l’installation de six cages d’alevinage. Il s’agit de 600.000 alevins de daurade et 670.000 de loup de mer ou bar. Ces cages, larges de 25 mètres en diamètre produiront près de 70.000 tonnes de poisson par an après une période d’élevage de 13 à 18 mois. Cette région présente des sites exploitables susceptibles d’accueillir 24 cages flottantes et produire pas moins de 600 tonnes annuelles, dans un premier temps pour atteindre le cap des 1600 tonnes.
De l’avis de spécialistes de la FAO, le professionnalisme est au rendez-vous et les prévisions sont à portée. Sur la lancée, dix projets d’installation de cages flottantes ont été déposés par des promoteurs privés. L’engouement a été avalisé par les services concernés au niveau de cette wilaya.
Toujours dans la wilaya d’Ain Temouchent, la Direction de la pêche et des ressources halieutiques est en phase de lancer un cycle de formation en aquaculture dédié aux agriculteurs de la région qui possèdent des bassins d’irrigation. A cette action, participera la Direction des services agricoles et l’Ecole de formation aux techniques de pêche et d’aquaculture de Beni Saf. Un grand programme de vulgarisation est alors mis en branle.
Les fellahs de la région verront bientôt les bienfaits de l’intégration de l’élevage de poisson au sein de leurs exploitations agricoles et les résultats probants qui découleront de cette interaction.
Les prochains mois nous renseigneront sur l’efficacité du choix de cette nouvelle voie tracée et, espérons-le, les répercutions sur le prix du poisson sur les étals, tant attendues par le commun des citoyens.

